Une collégienne se rêve en garçon

C’est l’histoire d’une jeune fille de quatrième, à cet âge incertain où l’enfant mime la femme. Michèle a de l’imagination, ne travaille pas bien en classe, en un mot se morfond. Soudain, lors de sa rentrée de redoublante, elle « flashe » sur Annie, une camarade de classe. Elle la trouve jolie, attirante. Sans le savoir, elle la réconcilie avec le présent.

Tout doucement va naître chez Michèle l’idée de se déguiser en garçon : un bon moyen de se faire désirer de la belle indifférente. Ce stratagème onirique court tout au long du roman écrit à la première personne.

Michèle Astrud ne verse pas dans le scabreux. Elle se glisse dans les fantasmes de sa jeune héroïne avec une délicate empathie. Entre sensibilité et sensualité, elle réussit un troublant récit d’apprentissage servi par un style simple et direct.

Michèle Astrud est professeur de lycée à Rennes : on imagine que l’histoire assez osée qu’elle a choisi de dérouler dans ce cinquième roman est nourrie d’observations in vivo. Elle témoigne d’une connaissance fine de l’adolescence inquiète et rêveuse.

Georges Guitton

J’ai rêvé que j’étais un garçon

Critique parue dans PLACE PUBLIQUE n°3 ( janvier/ février 2010)

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