Haies et clôtures (2)

En l’absence de règlement d’usage ou d’accord, la hauteur des clôtures (chaperon compris) doit être de 3,20 m dans les villes de 50 000 habitants et plus et de 2,60 m dans les autres. Dans les villes et les faubourgs, la clôture est obligatoire, sauf cas particulier. La destruction volontaire des clôtures relève du code pénal. Observation : dans les communes suburbaines et celles de peuplement récent, les clôtures sont soumises à des règles particulières édictées par les maires dans un souci d’urbanisme.

– Même si elle est plus ancienne et sans doute moins confortable que celles que l’on nous a présentées auparavant, je préfère louer cette maison, la présence des haies hautes et touffues qui entourent le jardin me rassure.
– Rien à voir effectivement avec ces maisons neuves récemment livrées, piquées sur leur terrain nu. En plus, le loyer est un peu moins élevé. C’est décidé alors ? Pas de regrets ?
– Non, pas de regrets, du moins pas encore.
L’employée de l’agence de location s’est éloignée pour fermer les volets et éteindre les lumières. Nous écoutons les claquements nerveux de ses talons sur les dalles de marbre gris du séjour. Puis elle descend au sous-sol pour disjoncter le compteur.

Nous préférons l’attendre dehors, sur le perron. À son retour, elle lit sur nos visages apaisés que nous venons de nous décider.
– La maison vous convient ?
– Oui, nous souhaitons la louer. Quand pourrons-nous signer le bail ?
– Passez au bureau demain matin. N’oubliez pas d’apporter tous les papiers administratifs qui figurent sur cette liste.
La jeune femme referme le petit portillon et nous interpelle :
– Avez-vous pris note de la remarque que je vous ai faite tout à l’heure ? C’est très important. Le propriétaire exige que son jardin reste méticuleusement entretenu. Il tient par-dessus tout à la taille régulière de ses haies. Je compte sur vous pour que ces travaux soient exécutés au moins deux fois par an.
– Bien sûr, nous sommes parfaitement d’accord, la maison nous plaît avec ses haies justement. Notre fille pourra jouer en sécurité dans le jardin et nous y serons parfaitement protégés.
– Mon patron vous le rappellera encore demain matin. Nous vous paraissons peut-être un peu pointilleux, mais nous avons eu beaucoup de problèmes avec les précédents locataires. Si vous n’en avez pas l’habitude, il serait sans doute préférable de faire appel à un professionnel qui prendra en charge tous ces travaux. je vous donnerai les coordonnées d’une entreprise sérieuse.
– Ne vous inquiétez pas, nous prendrons grand soin de la maison et du jardin, nous avons intérêt, nous aussi, à ce que tout se passe pour le mieux.
Nous rejoignons notre voiture, vaguement gênés. Notre bonne volonté n’est pas en défaut, mais nous avons omis de lui préciser que nous n’avons absolument aucune expérience de jardinage, d’arboriculture ou d’horticulture, ayant toujours vécu en ville, dans un appartement sans balcon. Et payer, en plus du loyer, les services d’un jardinier professionnel, alors, vraiment, il n’en est pas question.

Le lendemain, nous signons le contrat de location à l’agence en l’absence du propriétaire qui n’a pu se déplacer mais quelques jours plus tard, quand nous le recevons dûment paraphé, un avenant ajouté et souligné à l’encre rouge attire notre attention. On nous y interdit formellement de percer des trous et de fixer ou d’apposer des objets sur les murs susceptibles de dégrader la tapisserie flambant neuve. Quelques jours après le déménagement, je l’appelle au téléphone. C’est sa femme qui me répond.
– Je sollicite la permission d’accrocher un petit placard sur le mur de la cuisine.
– C’est impossible, vous avez vu le contrat, nous n’autorisons aucune dégradation. >
– Il s’agit d’un tout petit placard… Si nous avions une cuisine intégrée, comment ferions-nous ? – Quand on est locataire, Madame, on achète des buffets. Et elle me raccroche au nez.

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